J'ai été très vite recrutée par une organisation de trafiquant. Ils employaient de jeunes orphelins des bas quartiers en tant que passeurs de marchandises illicites. Ça pouvait être dangereux, certains ne revenaient jamais... Mais on nous donnait à manger et un lit. C'était un luxe que peu pouvaient se vanter d'avoir. Je me suis lié d'amitié avec une autre orpheline du nom de Keya. On est vite devenu inséparable. Des sœurs de cœur.

Passé l'âge d'être passeur, le chef de l'organisation nous propose à toutes les deux de travailler pour lui en devenant "Arracheur". Il m'entraîna en personne. Il se comporta comme un père avec nous deux. Notre nouvel emploi consistait à accéder illégalement aux étages supérieurs de la ville  dans l'optique d'arracher les prothèses d'amélioration à leurs propriétaires. Du trafic de membres bioniques en tout genre.

J'ai fait un massacre cette nuit-là… J'ai toujours été douée pour ça… Mais cela n'a pas réparé cette partie de moi qui venait de disparaître avec mon amie…

Je retournai auprès de notre QG le corps de Keya dans les bras. Couverte de sang, blessée et vide à l'intérieur. Les semaines qui suivirent furent interminables et douloureuses. On me demandait de faire profil bas car le massacre que j'avais fait au secteur 11 avait fait pas mal de bruit et les autorités étaient sur le coup. Je n'avais plus le goût de rien.

J'ai fini par accepter la requête un peu spéciale d'un missionnaire pour un vol de haute envergure dans les hauts quartiers chic de la ville. Volé une clé contenant des informations top secrètes à un haut dignitaire lors d'une soirée vip. Le commanditaire y avait mis tous les moyens. Chauffeur, tenue, invitations, faux Pass pour passer les contrôles des paliers. Je ne pouvais qu'accepter. Surtout au vu de la récompense alléchante qui me promettait de pouvoir enfin sortir de cet enfer.

Intégrer l'équipe des Neko Soldiers n'a pas été facile. Je me tiens en retrait, méfiante envers ces individus que je ne connais que trop peu. Mon amie, dont la mort est encore fraîche dans mon esprit, me pousse à me refermer sur moi-même, à ignorer les liens sociaux qui pourraient se tisser. Je suis une ombre, me glissant dans les coins et les recoins de notre espace, cherchant la solitude pour apaiser la tempête qui bouillonne en moi.

En mission, je deviens une force de destruction, une créature sans pitié qui joue avec ses proies. Le sang qui coule sous mes mains est un exutoire pour ma colère, une libération de tout ce que je suis contrainte de garder enfermé en moi. Hors mission, je me confronte aux autres, poussant leurs boutons avec une malice perverse. Mais derrière cette attitude agressive, je reste focalisée sur notre objectif, sachant que chaque mission est une chance de me rapprocher de ma propre liberté.